L'écoute active, cette compétence de leadership que j'aurais dû développer plus tôt
- Krysalia-Coaching
- 4 août
- 4 min de lecture
Quand j'étais directrice de magasin, j'avais cette impression constante qu'un bon manager devait toujours avoir une réponse. Face à un collaborateur qui venait me voir avec un problème, je réagissais immédiatement, donnais des solutions rapides, parfois même je coupais la parole pour "gagner du temps". J'étais dans l'action permanente, persuadée que c'était ça, le leadership efficace.

Depuis que je suis coach, j'ai appris à écouter. Vraiment écouter.
J'écoute pour comprendre et non pour répondre. Cette transformation m'a fait réaliser à quel point cette compétence m'avait manqué dans mes fonctions managériales précédentes.
Si j'avais développé cette capacité d'écoute quand j'étais directrice, je me serais épargnée beaucoup de stress et d'inconfort dans mes relations interpersonnelles.
Combien de malentendus, de tensions évitables auraient pu être prévenus ?
Le paradoxe du leadership moderne : parler ou écouter ?
Nous vivons dans une époque où la rapidité est valorisée. Les managers croient qu'ils doivent constamment démontrer leur valeur par des prises de parole, des décisions immédiates, des réponses instantanées. Pourtant, comme le souligne une récente étude publiée dans The Conversation, le silence constitue un "outil de performance managériale sous-estimé".
L'ironie ? Dans notre société du bruit permanent, c'est justement le silence qui devient révolutionnaire. Prendre le temps d'écouter, de laisser un blanc, d'accueillir la parole de l'autre sans se précipiter vers une solution : voilà ce qui distingue aujourd'hui un leader authentique d'un simple gestionnaire.
L'écoute selon notre personnalité : tous égaux face au silence ?
En travaillant avec l'Ennéagramme, j'ai découvert que notre capacité d'écoute diffère selon notre profil de personnalité. On dit que les profils 9 ont un talent d'écoute naturellement développé. Leur tendance à l'harmonie et leur capacité à voir tous les points de vue les rendent particulièrement doués pour créer un espace d'accueil authentique.
Cela ne signifie pas que les autres profils ne savent pas écouter ! Un profil 2, dans sa quête de connexion humaine, peut développer une écoute très empathique. Un profil 5, grâce à son besoin de comprendre, peut offrir une qualité d'attention remarquable. Un profil 8, une fois conscient de l'impact de sa présence, peut créer un cadre sécure qui libère la parole.
La différence ne réside pas dans la capacité, mais dans la motivation naturelle et les moyens d'y accéder. Certains y viennent instinctivement, d'autres doivent l'apprivoiser.
Mais tous peuvent y arriver.
Les dimensions cachées de l'écoute active
L'écoute active, ce n'est pas seulement entendre les mots. C'est un art multidimensionnel qui consiste à :
Écouter les émotions qui transparaissent derrière le discours. Cette frustration non dite, cette inquiétude qui perce, cette fierté qu'on n'ose pas exprimer.
Observer le langage non-verbal : cette posture fermée qui contredit des paroles rassurantes, ce regard qui s'évite quand on aborde un sujet sensible, ces mains qui se crispent sur la table.
Entendre le paraverbal : les silences, les hésitations, les changements de rythme, l'intonation qui révèle parfois plus que les mots eux-mêmes.
Mais surtout, c'est mettre sous cloche le jugement et la catégorisation. Ne plus écouter en pensant "ah, encore le même problème" ou "je connais la solution". Être là, présent, ancré, disponible à ce qui se dit vraiment dans l'instant.
S'écouter soi-même : la dimension oubliée du leadership
Il y a une dimension de l'écoute qu'on oublie souvent : s'écouter soi-même. Être attentif à ses propres besoins, à ses signaux internes, à cette petite voix qui nous alerte quand quelque chose ne va pas.
Avant, quand j'étais en réunion et que je sentais monter l'agacement, je l'ignorais.
Résultat : rumination pendant des heures. Aujourd'hui, j'écoute ce signal. Je me demande : "Qu'est-ce qui se passe pour moi là ? Qu'est-ce que j'ai besoin de dire ou de clarifier ?"
Cette auto-écoute transforme la qualité de notre présence aux autres. Difficile d'offrir un espace d'écoute authentique quand on déborde soi-même d'émotions non accueillies.
Comment intégrer cette force silencieuse dans votre leadership ?
Concrètement, comment développer cette compétence ?
Quelques pistes que j'expérimente et propose :
La pause de 3 secondes avant de répondre. Ce micro-silence change tout.
La reformulation : "Si je comprends bien, vous me dites que..." pour vérifier qu'on a vraiment entendu.
Les questions ouvertes plutôt que les solutions immédiates : "Comment voyez-vous les choses ?" au lieu de "Voici ce qu'il faut faire".
Le silence en leadership, ce n'est pas de l'inaction. C'est une action consciente, un choix stratégique de créer l'espace nécessaire à la compréhension mutuelle et à l'émergence de solutions authentiques.
Aujourd'hui, quand j'accompagne des dirigeants, je commence souvent par une question simple : "Quand avez-vous pris le temps de vous taire pour la dernière fois ?" La réponse en dit long sur leur niveau de stress et leur efficacité managériale.
Épictète l'avait compris il y a plus de 2000 ans : "Nous avons deux oreilles et une bouche pour écouter deux fois plus que nous ne parlons." Cette sagesse antique éclaire notre leadership moderne d'une lumière nouvelle.
Le silence n'est pas une absence. C'est une présence différente, plus profonde, plus connectée. Et vous, où en êtes-vous avec cette compétence ?
Vous reconnaissez-vous dans ce parcours ? Sentez-vous que développer votre capacité d'écoute pourrait transformer votre leadership ?
Je vous accompagne dans cette démarche à travers des coachings individuels qui vous permettront de découvrir votre style de leadership authentique.
Sources :
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